Conservation et restauration de documents graphiques

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Restauration d'une estampe japonaise de Kuniyoshi.

Estampe avant restauration :

Etat de conservation de l'œuvre :

Restauration d’ une estampe de Kuniyoshi présentant un papier assez fragilisé, très mou et d’aspect froissé, difficile à voir sur la photo mais présence de plis très marqués en partie médiane. Les marges sont complètement absentes à droite comme en partie inférieure. Elles sont marquées de petites déchirures, là où elles existent. Sur le verso, d’anciennes traces de moisissures sont visibles. Et, ceci explique ce manque de tenue du papier.  Malgré tout les couleurs sont restées intenses.
On note également quelques petits trous et marques de lépismes.

Détails de l’estampe avant restauration :

Trous dus à des lépismes (poissons d’argent), pliures, absence de marge et papier plié dans le bord inférieur droit. Et petites déchirures périphériques.

Estampe après restauration :

Procédure de restauration de l'estampe :

Après des tests sur les pigments, le restaurateur a dépoussiéré ce document avant de le laver en bain aqueux rapidement pour éliminer les résidus  d’oxydation du papier, rétablir un PH acceptable  et restituer un peu de solidité au papier. Puis il a réalisé un massage à colle tylose MH300P pour atténuer les pliures et renforcer le papier. Après séchage sous intissés et sous poids, la restauration des trous de lépismes avec des greffes de papier puis leur mise en couleur a permis de restituer la beauté originale de l’estampe. Enfin, afin de permettre  un encadrement qui n’empiéterait pas sur le graphisme, des bandes de japon 11gr très fines ont été fixées sur les cotés de la gravure.

L'estampe japonaise:

Il s’agit de gravure sur bois  appelée également impression xylographique. Les matrices employées sont gravées dans des blocs de bois dans le sens du fil du bois (c’est à dire parallèlement à la hauteur de l’arbre). Il y aura une planche gravée par couleur et, sur chaque planche, on rajoutera la couleur à la main l’aide d’un frotton ou baren. Les couleurs seront donc posées les unes après les autres et certaines couleurs résulteront des mélanges obtenus par superposition. 

Spécificité de l’estampe japonaise :

On comprend bien alors que chaque estampe (au sens de tirage) sera unique. Le bois était utilisé dans le sens du fil et l’art japonais ne souhaitant pas faire disparaître cette empreinte, il est fréquent, d’apercevoir dans les aplats les plus grands (mers, cieux) l’empreinte du bois. Les pigments utilisés ne sont pas des huiles grasses et sont donc beaucoup plus fragiles, les nettoyages seront, donc limités. Ils sont également particulièrement sensibles à la lumière, surtout les teintes rouges et jaunes et doivent être protégés en cas d’exposition. Pour ce type d’estampe, on parlera de procédés de gravure en relief qu’elles soient orientales ou occidentales par opposition aux procédés en creux comme le burinl’eau-forte et leur dérivés et aux procédés à plat comme la lithographie et ses dérivés.

 Utagawa Kuniyoshi : 1797-1861 un des maîtres de l’estampe japonaise appelée également Ukiyo-e. L’article de Wikipédia sur ce sujet vous donnera un bon aperçu de l’histoire et des plus grands artistes de l’estampe japonaise des 18ème et 19ème siècles.

Le terme estampe est presque systématiquement utilisée pour les documents japonais réalisés avec une matrice en bois. A l’inverse de l’anglais, on utilise souvent le terme de gravure pour les documents occidentaux, qu’ils soient gravés ou non d’ailleurs ! 
C’est le cas de la lithographie (impression réalisée à partir d’une pierre lithographique mais où le geste de graver n’intervient pas) par exemple. Tout cela n’a que peu d’importance, c’est une question d’usage.

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