Conservation et restauration de documents graphiques

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Nettoyage et désacidification des œuvres sur papier.

Exemple de nettoyage d’une gravure au burin de Pierre Drevet d'après Hyacinthe Rigaud :

Gravure au burin sur papier chiffon ancien.

Nettoyage et désacidification de gravure :
Cette estampe gravée au burin par Pierre Drevet,  de grand format, se présente très jaunie, le papier est mou.
Ce type de jaunissement est du principalement à des réactions d’oxydation d’hydrolyse  de la cellulose du papier. Elles interviennent  lors de mauvaises conditions de stockage ou d’encadrement. Celles-ci produisent, entre autre chose, cette coloration, parfois des rousseurs et une acidification du papier. L’humidité, le rayonnement solaire, la température,  accélèrent ces dégradations. 

Selon les qualités de papier, sa composition : présence d’alun, de lignine, d’additifs variés, les papiers comporteront plus ou moins de facteurs internes de dégradations.

Selon le type de papier, chiffon, pâte chimique, pâte mécanique, mixte, ou papier de linters de coton, les altérations visibles n’apparaîtront pas de la même manière.

Gravure au burin après nettoyage et désacidification :

Le nettoyage des gravures imprimées sur papier chiffon avec des encres grasses, consiste  en un nettoyage dans plusieurs bains d’eau successifs.

 Dans certains cas, on pourra choisir d’alcaliniser légèrement les bains aqueux ou de proposer un nettoyage, à visée esthétique, dit blanchiment à l’aide de produits chimiques. Mais, dans le cas des gravures imprimées sur papier chiffon, l’eau suffira souvent à dissoudre les composés colorés  et acides solubles et à rétablir un PH acceptable pour une bonne conservation du document.

Cela a également un effet positif sur la structure et la conservation des documents en rétablissant les liaisons hydrogènes entre les groupes hydroxyles des chaînes de celluloses.

 

Gravure à l'eau-forte collée avant nettoyage :

Eau-forte après décollage et nettoyage aqueux :

Dans cette autre exemple de nettoyage de documents, on voit bien comment la gravure retrouve  des contrastes forts. Dans ce cas présent, le restaurateur, avec l’aval de son client, a fait suivre le nettoyage aqueux d’une procédure de blanchiment, les rousseurs et l’auréole ayant résisté au nettoyage aqueux.

 Mais c’est une procédure qui ne se justifie qu’à des fins esthétiques et qui mérite la plus grande vigilance. Les produits utilisés seront utilisés aux doses les plus faibles possibles, suivis de neutralisation et de rinçages successifs.

 Enfin, pour consolider le papier, le restaurateur pourra ré encoller le document soit en bain soit au pinceau avec une colle de restauration apportant une réserve alcaline pour éviter ou ralentir de nouveaux processus d’oxydation.

Nettoyage et mise à plat d'une lithographie imprimée sur pâte chimique.

Ce document, très froissé est imprimé en couleur, les couleurs d’impression sont résistantes à l’eau et le plus souvent aux traitements chimiques.

Le nettoyage en bain  permettra également l’effacement des plis. Et, pour plus d’efficacité, il sera suivi d’une mise à plat par massage du document à la colle de méthycellulose MH 300P.
Le nettoyage « d’une pâte chimique », papier de la lithographie ci dessus est assez simple, les dégradations dues à l’oxydation laissant sur ce type de papier des taches assez peu marquées.

Eau-forte et aquatinte imprimée sur papier dit de linters de coton.

Document avant nettoyage : gravure en couleur à l’aquatinte

Aquatinte après blanchiment chimique.

Nettoyage et désacidification d’une eau-forte ré haussée en couleur sur un papier dit « dérivé de coton ». Papier fabriqué au 19ème  siècle.
Contrairement, aux exemples précédents, les documents imprimés sur ce type de papier présenteront une couleur due à l’oxydation de la cellulose beaucoup plus marquée. Et, on rencontrera sur ce type de papier des taches de foxing (dite piqûres) beaucoup plus foncées.

 Si le papier a été teinté où si le foxing touche les couleurs d’impression,  après la procédure chimique, la plus souvent nécessaire , il arrive  parfois que des marques de décoloration apparaissent, là où le papier était marqué de rousseurs. Alors,  le restaurateur devra reprendre les couleurs.

Dans le cas de ce nettoyage, le document très jauni présentait également des mouillures ainsi que des salissures diverses et des traces de rouille. le document était collé sur un carton très épais.

Dans le cas de documents en couleurs, les propriétaires peuvent avoir l’impression que l’on a changé ou éclairci les teintes. Mais cela vient, non d’une atténuation des couleurs d’origine mais du fait que la dominante jaune a été retirée. Ce qui semblait verdâtre redevient bleu, les marrons sont un peu moins intenses, les rouges moins orangés. C’est un peu la même chose qu’en restauration de peinture quand on enlève ou allège des vernis qui se sont oxydés. Cela peut-être perturbant…

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