Conservation et restauration de documents graphiques

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Restauration d'une aquarelle piquée.

Restauration d'une aquarelle avec de nombreuses taches d'oxydation.

Restauration d’aquarelle piquée : il s’agit, en réalité, de problèmes d’oxydation et d’hydrolyse 
Ce document est collé sur un carton gris très épais . Cette aquarelle orientaliste est particulièrement « piquée » selon l’expression courante. Ces dégradations sont dues à une dégradation de la cellulose du papier. Plusieurs facteurs rentrent en ligne de compte : l’acidité et les agents toxiques incluent dans le carton, l’humidité,  la lumière. 
Mais, malheureusement, elle n’est plus très esthétique. Pour le client, en tout cas, l’état n’est pas acceptable et il va faire appel au restaurateur de documents d’art graphique.
La restauration de cette œuvre commencera par l’amincissement du carton en périphérie afin de pouvoir travailler sur l’envers du document pour enlever les résidus de carton. Et cette opération suivante sera effectuée à l’aide d’un gel de tylose en cataplasme qui ramollira les colles qui seront retirées au scalpel. 
Les teintes les plus prononcées seront fixées  avant plusieurs nettoyages dans des bains aqueux. Ces fixatifs ne garantissent pas une sécurité complète. Ces opérations restent risquées et  cela sera  encore plus vrai lors d’un nettoyage chimique.

 

Restauration d'aquarelle piquée : état avant traitements

L’une des caractéristiques de cette aquarelle est qu’elle a été peinte sur un papier fait à base de linters de coton. Or ces papiers réalisés à partir de 1870 sont particulièrement sensibles aux foxing (taches de piqûres et brunissement) lors qu’ils sont mal conservés. Et c’est le cas dans cet exemple puisque le document a été collé avec une colle de pâte sur un carton gris. Le passe-partout était également de très mauvaise qualité.
Et d’ailleurs, cela permet de reconnaître facilement l’époque d’un tirage dans le cas des gravures car les papiers anciens à base de chiffons ne se dégradent pas de la même manière.

Restauration d'aquarelle piquée : détails avant et après nettoyage.

Il ne faut se fier sur ces deux photos sur les différences entre l’intensité des bleus et des rouges. Car cela vient de la différence d’éclairage et de luminosité lors des prises de vue. Par contre on remarquera que le brunissement du papier masquait les nuances du ciel.
Pour obtenir un tel changement, le restaurateur a utilisé un blanchiment chimique. C’est une procédure qui est risquée et qui n’a de visée qu’esthétique car même contrôlé et dosé avec précaution il  fragilise le papier. Les particuliers doivent éviter de suivre les recettes fantaisistes à base d’eau de javel et de vinaigre que l’on peut trouver sur internet. 

Aquarelle après restauration.

Lors des procédures de blanchiment, il y a toujours le risque de perdre des couleurs selon les qualités des pigments utilisés. Mais un autre phénomène se produit parfois : Si le papier est teinté, il arrive qu’à la place des piqûres on ait une marque plus blanche comme si le foxing avait détruit la couleur. Cela arrive même parfois sur l’encre d’impression. C’est très difficile ensuite surtout dans les surfaces unies de procéder à des retouches illusionnistes.

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