La principale difficulté rencontrée par le restaurateur, après les contraintes imposées par le format sera la qualité du papier.
En effet, les affiches sont imprimées sur des papiers dits de « pâte mécanique » de bois. Car ce papier est bon marché et les affiches du 19 ème n’avaient pas vocation à perdurer dans le temps ; même, si aujourd’hui leur graphisme nous enchante. Et certaines affiches atteignent des prix records en salle des ventes (cf Mucha, Toulouse- Lautrec, etc).
La pâte mécanique de bois est un procédé dans lequel la lignine de bois n’est pas extraite à la différence de ce que l’on appelle les pâtes chimiques. Et cette technique, mise au point dans les années 1840, permet de se passer des chiffons pour réaliser la pulpe de papier. Mais les fibres sont courtes et les taux d’alphacellulose sont faibles et la lignine reste présente. Or, la lignine va se dégrader très vite à la lumière en jaunissant et en fragilisant le papier jusqu’à l’effritement.
Donc, dans l’absolu, si l’on veut conserver ces papiers, ils ne devraient pas être exposés à la lumière.
Il a été démontré qu’un papier de ce type exposé un temps court (1 heure) vieillira toujours plus vite qu’un échantillon équivalent protégé de la lumière. Cela explique, en partie pourquoi les affiches nous parviennent souvent en très mauvais état. Dans un souci de conservation, mieux vaut les mettre sous verre (anti UV) avec des sources lumineuses limitées, si l’on veut les exposer.