Nettoyage d'aquarelles.
Nettoyage d'une aquarelle oxydée, taches de foxing et moisissures.
Nettoyage d'aquarelles : blanchiment d'un papier avec rousseurs.
Cette aquarelle est très oxydée et très sale, on note également des moisissures en partie basse, le restaurateur envisagera un nettoyage chimique après des tests sur les couleurs et les traits à l’encre.
Les taches proviennent d’une altération de la cellulose du papier par hydrolyse et oxydation. Ces dégradations sont principalement dues à de mauvaises conditions de conservation et surtout à un encadrement réalisé sur des matériaux inappropriés.
Ces dégradations apparaissent sur de nombreux papiers. Sur des papiers fabriqués à partir de linters de coton, les colorations sont très accentuées. si des facteurs internes peuvent jouer, présence d’un encollage du papier à la colophane par exemple, ce sont surtout des facteurs externes qui provoqueront ces dégradations. La plus fréquente des causes est l’encadrement avec des cartons acides. Puis, la lumière, l’humidité, la chaleur, les polluants atmosphériques, nocifs en eux-mêmes pour le papier, accéléreront le processus et l’apparition des couleurs rousses .
Aquarelle avant nettoyage de l'oxydation
Nettoyage d'aquarelles : procédure de restauration.
Le restaurateur commencera par éliminer dans un endroit ventilé les moisissures. Puis, il procédera, si comme c’est le cas ici, il n’y a pas de mine de plomb, à un nettoyage à la gomme en poudre. Puis tous les coloris et l’encre seront testés pour voir s’ils peuvent résister à l’eau et à fortiori à un nettoyage chimique. Un fixatif sera posé sur les couleurs les plus sensibles au recto et au verso en prenant soin de ne pas dépasser le graphisme pour ne pas créer d’auréoles.
L’aquarelle sera ensuite lavée plusieurs fois dans une eau claire jusqu’à ce que tout le « jus jaune » soit extrait, l’eau étant un excellent solvant.
Séchage et selon le résultat, le restaurateur entamera une procédure de blanchiment avec un agent oxydant, un réducteur et de nombreux rinçages. Suivra, l’enlèvement du fixatif, un apport d’un consolidant et une mise à plat sous presse.
Aquarelle après nettoyage.
Le mot est écrit : blanchiment.
Car le mot est tabou même si la plupart des restaurateurs pratiquent le blanchiment à des degrés divers.
Pourquoi tabou ?
Parce que toutes les études prouvent que les réactions d’oxydo-réduction nécessaire au blanchiment et à ce type de nettoyage diminue la résistance mécanique du papier. La dégradation est cependant variable selon les produits et les procédures utilisées et ne devra jamais être employée sans en avertir au préalable le client et seulement en cas d’absolue nécessité.
Comme les blanchiments sont plus ou moins destructeurs de la cellulose du papier, on se contente pudiquement de parler de nettoyage. Pourtant, nul nettoyage seulement aqueux sur ce type de papier de linters de coton n’enlèvera des rousseurs aussi marquées. Même si un simple nettoyage aqueux si les pigments le supportent peut grandement améliorer l’aspect esthétique des aquarelles.
Les quantités de produits chimiques seront les plus faibles possibles et l’ aquarelle sera rincée de nombreuses fois. L’opération comporte, comme cela a été dit un affaiblissement de la solidité de la feuille de papier et des risques quant aux coloris de l’œuvre. C’est une opération uniquement utilisée à des fins esthétiques, on ne peut parler à proprement parler de restauration.
On ne doit jamais suivre les recettes délivrées sur internet du type eau de javel du commerce et citron sans risquer d’abîmer définitivement les documents. Même, si parfois, cela peut ne pas se voir immédiatement, les résidus de chlore, par exemple, continueront à dégrader la cellulose jusqu’au point où la feuille deviendra très molle avant d’être détruite.