Car le mot est tabou même si la plupart des restaurateurs pratiquent le blanchiment à des degrés divers.
Pourquoi tabou ?
Parce que toutes les études prouvent que les réactions d’oxydo-réduction nécessaire au blanchiment et à ce type de nettoyage diminue la résistance mécanique du papier. La dégradation est cependant variable selon les produits et les procédures utilisées et ne devra jamais être employée sans en avertir au préalable le client et seulement en cas d’absolue nécessité.
Comme les blanchiments sont plus ou moins destructeurs de la cellulose du papier, on se contente pudiquement de parler de nettoyage. Pourtant, nul nettoyage seulement aqueux sur ce type de papier de linters de coton n’enlèvera des rousseurs aussi marquées. Même si un simple nettoyage aqueux si les pigments le supportent peut grandement améliorer l’aspect esthétique des aquarelles.
Les quantités de produits chimiques seront les plus faibles possibles et l’ aquarelle sera rincée de nombreuses fois. L’opération comporte, comme cela a été dit un affaiblissement de la solidité de la feuille de papier et des risques quant aux coloris de l’œuvre. C’est une opération uniquement utilisée à des fins esthétiques, on ne peut parler à proprement parler de restauration.
On ne doit jamais suivre les recettes délivrées sur internet du type eau de javel du commerce et citron sans risquer d’abîmer définitivement les documents. Même, si parfois, cela peut ne pas se voir immédiatement, les résidus de chlore, par exemple, continueront à dégrader la cellulose jusqu’au point où la feuille deviendra très molle avant d’être détruite.