Conservation et restauration de documents graphiques

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Restauration d'une eau-forte

Restauration d'une eau-forte, gravure aciérée imprimée sur pâte chimique.

Gravure à l'eau-forte avant restauration

Détail de l'eau-forte avec une grande auréole.

Restauration eau-forte, état de conservation :

Il s’agit ici d’une eau-forte aciérée sur un papier de pâte dite « chimique ». La cellulose est oxydée suite à de mauvaises conditions de conservation. C’est pourquoi le papier est roux et présente ces piqûres dites taches de foxing. L’eau-forte présente, par ailleurs, une auréole importante et de nombreuses petites déchirures en périphérie. La gravure est également très poussiéreuse.

Procédure de restauration de l'eau-forte :

Le restaurateur commencera  par un nettoyage à la gomme en poudre, afin d’éliminer le plus de poussières et de salissures possibles. L’eau-forte sera ensuite lavée à l’eau pure avant séchage. Après ce séchage, le restaurateur peut voir si une intervention supplémentaire est nécessaire, le papier s’éclaircissant en séchant. Ici, cela sera le cas et on fera le choix d’un nettoyage chimique. Ce dernier sera suivi de rinçages et d’un ré encollage et séchage sous poids. Enfin les déchirures seront réparée à l’aide de papier japon et d’une colle réversible.

Gravure à l'eau-forte, aciérée, imprimée sur pâte chimique après nettoyage

Gravure à l’eau forte aciérée après restauration

La gravure à l'eau-forte, quelques notions :

L’eau-forte fait partie des procédés de gravure en creux, l’encre d’impression se situant dans les tailles de la plaque de cuivre.
On parle également de taille indirecte car c’est l’acide (eau-forte) qui creusera le cuivre et non directement la main comme pour le burin ou la pointe sèche.
Pour ce faire le graveur recouvre la plaque de cuivre d’une couche de vernis dur. Ce vernis sera gravé avec une pointe pour laisser le cuivre à nu. Puis, il plonge la plaque dans l’acide qui mord (creuse) le métal apparent. La profondeur de la taille dépendra du temps passé dans l’acide.
Le graveur peut procéder par étape, protégeant une partie de son dessin d’une couche de vernis, après rinçage, s’il ne souhaite pas de morsure plus profonde. Cela lui permettra par exemple de différencier par exemple un lointain plus  pâle et d’un premier plan plus accentué.
Après ces opérations, la plaque sera débarrassée de son vernis, encrée et utilisée sous la presse avec un papier humidifié pour tirer une épreuve d’essai ou un état avant d’éventuelles modifications.

Comment reconnaître une eau-forte ? 

En comparaison du burin, la technique permet plus de facilité dans le dessin, le vernis s’entamant facilement. Le trait sera souvent plus souple, il y aura plus de détails, souvent moins de tailles croisées ou parallèles comme on le ferait au crayon. A la loupe, on verra que le trait est moins net qu’au burin, l’acide en creusant fait comme un « bouillonnement » sur le cuivre. D’ailleurs, le graveur d’ailleurs prend garde à ce que  de grosses bulles ne se forment pas pendant le bain. A l’impression, le papier humidifié va chercher, sous la presse, l’encre dans les tailles.  C’est la raison pour laquelle, après séchage, le relief de l’encre est plus ou moins sensible sous les doigts comme dans les autres procédés de gravure en creux. 

Que veut dire : « gravure aciérée » ? Le cuivre, par sa souplesse, est la matière de prédilection du graveur, mais, il s’agit un métal relativement tendre et il s’use et s’écrase sous la presse. Afin de protéger les plaques, pour l’histoire de l’art (chalcographie du Louvre par exemple) ou pour tirer de nombreux exemplaires comme dans le cas présent,  le cuivre est recouvert par galvanoplastie d’une couche d’acier. C’est ainsi que l’on reconnaît aisément qu’une plaque aciérée a été utilisée, le trait est plus fin (l’acier a comblé en partie les tailles), plus sec et souvent les légendes sont d’une extrême finesse.

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